N’oublions pas que depuis plusieurs années, la fédération s’efforce depuis plusieurs années de regrouper au sein des championnats de France, en plus de l’artistique et de la danse sur glace, le ballet, le patinage synchronisé, et le patinage de vitesse sur piste court (short track).
En patinage synchronisé, tout est très codifié. Les 16 patineurs habituellement sur la glace, à très grande majorité de filles (quoique, dans le temps l’équipe nationale russe était complètement mixte), exécutent les mêmes pas côté à côté (déplacements en blocs) ou dans un mouvement d’ensemble : cette année, les équipes exécutent notamment les cercles concentriques, avec inter-changement des patineurs des cercles intérieurs et extérieurs, et une séquence d’arabesques. Les moment les plus appréciés du public sont généralement les croisements, ou deux lignes semblent se rentrer dedans, pour finalement se passer à travers.
Seulement deux équipes sont présents cette année, les Atlantides de Bordeaux étant malheureusement en panne d’entraîneur. Les Black Diam’s de Compiègne ont désormais une équipe senior, alors que le centre formait essentiellement des juniors. Les Zoulous de Lyon remportent très nettement la compétition, avec deux programmes solides et rapides. Le libre sur un pot pourri de ‘Grease’, très jazzy, passe du music hall à des moments plus humoristiques. Trois messieurs dans l’équipe, ce qui permet des séquences de questions/réponses et de séduction entre patineurs (‘il faut que la glace fonde !’ leur invectivait leur entraîneur lors de la dernière répétition… sur le parking de la patinoire). J’ai particulièrement apprécié le bloc en trois lignes 3/5/8, original. On devrait retrouver les Zoulous à la French Cup à Rouen l’année prochaine.
Dans le ballet, moins de codes, moins d’éléments imposés. Le nombre de patineurs étant assez conséquent sur la glace (entre 14 et 20), on retrouve naturellement des mouvements d’ensemble et des déplacements qui se rapprochent de la synchro. Le programme court, appelé exercice chorégraphique, a lui tous les ans 3 éléments imposés : thème, procédé chorégraphique et gestuelle. Cette année, c’est : le vent, appel-réponse, et accélération. Pas simple ! Mais d’un autre côté, beaucoup plus de liberté dans les mouvements et les déplacements, il n’est pas rare de voir un ou plusieurs patineurs présenter des sauts, par exemple, sachant que les décors et les changements de costumes sont autorisés.
Après les ’90 rugissants’ de Belfort qui a présenté un libre assez moderne, et ‘Xotica’ de Colombes un charleston, Villard de Lans est entré sur la glace. Ce libre sur ‘Charlie’ est vraiment une belle réussite. En réponse sûrement aux événements de janvier dernier, il a un écho particulier après ce que vient de vivre la capitale. Dès les premières secondes, le ton est donné : les patineurs tiennent à la main des reproductions des unes de Charlie Hebdo, avec chacun à la main un crayon. Liberté d’expression, quand tu nous tiens…
En plus du thème du libre, auquel on ne peut que souscrire, on retrouve dans ce programme toutes les trouvailles chorégraphiques de Karine Arribert. Certains patineurs étant en compétition cette année en danse sur glace, ça vous donne une idée du niveau d’ensemble. Car c’est une vrai troupe qui danse devant nous, une belle unité, un vrai plaisir qu’il faut vivre en live ! Un très joli moment.
Quittons le domaine artistique pour revenir à la base du patinage : la technique… et le short-track. Avec des patins plus longs et plus effilés, les short-trackeurs ont une glisse et une pureté technique incroyable. Mélant vitesse, précision et sens tactique, les patineurs enchaînent les tours de piste à une vitesse de plus en plus grande, avec des positions de plus en plus proches de l’horizontal dans les virages. Faut-il partir fort pour distancer ses concurrents, ou jouer plus finement en se plaçant dans les premiers tours avant une dernière accélération, chacun à sa recette… Sacré suspens !
