GPF 2015 : Yuzuru Hanyu hors de portée après une compétition mémorable

 

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Quelle compétition pour clore cette Finale du Grand Prix ! Patrick Chan impérial, Javier Fernandez phénoménal, Yuzuru Hanyu incroyable, les superlatifs vont bientôt manquer. Logiquement, Yuzuru l’emporte devant Javier qui n’a rien pu faire et Shoma Uno troisième.

 

Reprenons les évènements dans l’ordre, patineur par patineur…

La température est montée de plusieurs degrés dans la patinoire, pas beaucoup de sièges libres pour le dernier affrontement de la compétition. Pendant les 6 minutes d’échauffement, c’est un festival de triple Axel et de quadruples, le niveau est impressionnant !

 

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Patrick Chan… que dire ? Simplement : merci. Et tout est dit.
Bon, pour creuser un peu plus, préparez-vous pour les superlatifs, pas moyen de faire autrement. Vous rappelez-vous de son programme au Bompard en 2013 ? Ce soir c’est Chopin, mais c’est aussi beau, le deuxième quadruple en moins. Tout le reste est parfait : le quadruple est enchaîné avec triple boucle piqué, le triple Axel tenu malgré beaucoup d’hésitations ce matin à l’entraînement. Le triple Salchow dans le mouvement lent est splendide, réceptionné avec beaucoup de légèreté. La suite de pas est magnifique. Même sa position sur les croisés arrière est excellente. Et quelle fluidité dans les mouvements, quelle relâchement dans le haut du corps. Il va beaucoup manquer quand il prendra sa retraite, profitons-en au maximum. Troisième du libre mais avec trop en retard après le court, il termine au pied du podium. Après les entraînements très moyens et un échauffement mitigé, quel retour !

 

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Pas très en forme, ce soir, Daisuke Murakami. Dommage, les derniers entraînements étaient très bons, le quadruple Salchow est son saut de référence, il est habituellement très fiable… sauf ce soir : le premier est retourné, le deuxième chuté. Il retourne également le premier triple Axel, et parvient à placer le deuxième en combinaison. Le fin du programme est plus solide, son programme est cependant moins captivant que son court.

 

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Un vrai récital pour Shoma Uno, qui nous gratifie d’un sans-faute. Très belle glisse, énorme souplesse dans les genoux, sa technique n’est pas tout le temps impeccable, comme sur le Lutz, mais qu’est-ce qu’elle est efficace ! Il faut également de grande qualité physique pour placer un deuxième quadruple et la combinaison double Axel-demi boucle-triple flip en deuxième partie. Avec sa grande vitesse de rotation, tout semble simple. Belle qualité d’interprétation également sur Nessun Dorma. Son meilleur score de la saison, et la troisième place au final.

Le programme long de Boyang Jin nous laisse sur notre faim. Les deux premiers quadruples (Lutz et Salchow) sont retournés, le triple Axel est chuté. Il a fait un très gros travail technique lors de sa sortie des rangs juniors, son contenu est impressionnant puisqu’il passe ensuite les deux quadruple boucle piqués et replace la combinaison triple Axel-demi boucle-triple Salchow en fin de programme. Reste maintenant à développer l’expression artistique, et à gagner plus d’ampleur au niveau du patinage. Fait rarissime, il termine ex-aequo avec Patrick Chan, mais la note du libre l’emportant, il finit 5ème.

 

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Dernière Finale du Grand Prix chez lui à Barcelone, patinoire pleine à craquer qui l’accueille sous les vivats, Javier Fernandez ne doit pas décevoir ! Il a pour lui toute la confiance engrangée sur les derniers entraînements, où il a été très solide, notamment sur les quadruples. Et quadruples il assure ! Le premier (boucle piqué) est retourné, les deux Salchow sont là, surtout le premier, impeccable. Très solide techniquement sur le reste du programme, il dépoussière le ‘Guys and dolls’ de Sinatra. Il reçoit 201.43 points de la part des juges, alors que le public scande ‘Javi, Javi’. Très belle médaille d’argent.

 

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Tout parait facile à Yuzuru Hanyu… arrivant ici avec un record du monde, qu’il bat sur son programme court, il sort un programme libre magistral, et place de nouveau la barre un peu plus haut. Pas simple pourtant de rester dans son programme, quand le public réagit au moindre de vos mouvements, de la ‘petite bonne femme’ tout en flexion à l’Ina Bauer tout en souplesse. On n’entend quasiment plus la musique par moment ! Mais Yuzuru reste un roc de concentration. Son programme est magnifique (même si côté interprétation, Patrick Chan est imbattable à mes yeux). Une fois les dernières notes évaporées, sous les applaudissements, les fleurs, et les peluches, il reste impassible, seul un petit sourire en coin trahit sa joie. Il sort de la patinoire en pointant son index levé : c’est sûr, le patinage artistique masculin s’est trouvé un nouveau numéro 1, et pour longtemps.

Autre moyen d’expliquer la soirée qu’on vient de vivre, rappelons que les éléments techniques que réalisent les patineurs donnent la note technique de base : les juges, en évaluant la qualité d’exécution, attribuent des notes entre -3 et +3 sur chaque élément. Sur cette compétition, Yuzuru augmente ainsi sa note de base de 25 points, Patrick de 20 points et Shoma de 15 points, ce qui traduit l’avalanche de notes maximales attribuées.

Yuzuru :
“Tout n’a pas été parfait sur cette compétition, mes suites de pas sur le court et le libre ne sont que de niveau 3. Et je dois encore améliorer mon anglais ! Le score reste le score, ce qui est vraiment important pour moi est d’avoir cette connexion avec le public”.

Javier :
“Avec Yuzuru on a quasiment le même contenu technique sur notre programme libre, je n’avais donc aucun moyen de rattraper mon retard sur Yuzuru. Dans ces conditions, je ne peux que patiner du mieux que je peux, le reste ne dépend pas de moi”.