Maé-Bérénice Méité conforte son avance du court et remporte le titre, devant Laurine Lecavelier qui remonte d’une place. Léa Serna complète le podium.
Très ambitieuse, Maé-Bérénice ! Après une mise en jambe sur le double Axel, elle tente directement la combinaison triple Lutz-triple boucle piqué, qui passe malgré un manque de rotation sur le deuxième saut. Après une telle réussite, Maé chute sur le triple flip et ne réalise pas la combinaison sur triple Salchow. Par contre, elle passe de nouveau le triple boucle piqué en combinaison, avec le double Axel, et réussit le reste de ses sauts. Assez bizarrement, seul un saut est en deuxième moitié de programme, le reste étant une suite de pas et les pirouettes.
Laurine Lecavelier devient vice- championne de France, pour 30 petits centièmes de points. Là encore, beaucoup d’audace techniquement, avec combinaison double Axel-demi boucle-triple Salchow, deux triple Lutz, et l’ensemble des triples. Bizarrement, la seconde note ne suit pas vraiment, alors que Laurine possède une belle qualité de glisse. Attention à la toute fin de programme où comme au Bompard Laurine est un peu en retard et doit simplifier sa pirouette finale, qui ne reçoit qu’un niveau 1.
Léa Serna est la révélation de ses championnats. Après sa deuxième place hier, elle s’affiche comme la tête de liste de la nouvelle génération, qui monte, qui monte ! Elles sont plusieurs à déjà présenter les plus grosses difficultés (quand avons-nous eu des triple Lutz dans un premier groupe ?), et Léa est la plus fiable. Le flip et le Lutz passent sans trop de problème, elle n’est pas loin non plus des meilleures sur les composantes.
A noter, la belle 4eme place du libre pour Anaïs Ventard, qui a su tenter les plus gros sauts, alors qu’on lui reprochait généralement un niveau technique trop simple. Désormais, Anaïs se lance sur flip et Lutz… mais rien ne passe aujourd’hui, et elle chute de nouveau sur le triple boucle piqué. Un seul triple est propre au final, le Salchow, mais saluons la prise de risque. Malgré sa remontée sur le libre, son retard sur le court ne lui permet pas de finir plus haut qu’à la 6eme place.
Maé : Ce libre était assez difficile. Pour la première fois je place la combinaison triple Lutz-triple boucle piqué, et c’est effarant de voir l’énergie que ça prend ! Le triple flip qui a suivi était loin d’être parfait, puisque j’ai fini par terre, et ensuite après le triple Salchow j’ai un moment d’absence, je ne savais plus trop où j’étais. Mais je suis satisfaite d’avoir tenté ce programme avec un tel contenu technique. Il n’est pas parfait, mais ça me fait un bon point de repère pour la suite.
Mettre la combinaison sur le Lutz, c’est risqué c’est sûr, ça ne rapporte pas plus de points que si je la mettais sur un saut plus simple. Mais ça impressionne, et au final ça peut jouer sur la deuxième note. Je veux montrer que je peux être au niveau des meilleures. Aux Europes, je veux faire les mêmes difficultés dans mon programme, mais en mieux ! Et pourquoi pas un triple Axel… j’ai beaucoup regardé les vidéos de Midori Ito, ce qu’elle faisait était phénoménal, un telle ampleur sur ce saut !
Après le Skate America, je suis revenue m’entraîner en France, pour différentes raisons. Aux Etats-Unis, j’aurai beaucoup appris, que ce soit au niveau patinage avec Shanetta, qu’au niveau de la vie tout court, car je devais me débrouiller toute seule. Quand il y avait un problème, je devais le résoudre par moi-même, impossible d’appeler mes proches, ne serait-ce qu’à cause du décalage horaire. Ca m’a fait grandir. Et sur la glace, Shanetta m’a appris à patiner, j’apprends tout le temps de toute façon. Je gère mieux mon autonomie dans le travail aussi, car j’avais 3 heures de glace avec elle, mais le reste du temps je répétais de mon côté. Tout ce travail m’aide à avoir un patinage plus léger, plus fin. Pour l’instant ça ne se voit pas forcément, car c’est un travail à long terme, mais quelques juges sont déjà venu me dire qu’aux entraînements ils voyaient déjà une différence.