Finale du Grand Prix, danse : Weaver/Poje et Papadakis/Cizeron impressionnent

Le titre est pour les canadiens Weaver/Poje, loin devant les américains Chock/Bates, les français Papadakis/Cizeron remontant de deux places pour empocher le bronze.

 

 

 

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Quelle classe ! Kaitlyn Weaver et Andrew Poje sont largement au dessus du lot sur de début de saison (de 14 points sur cette compétition). Très amples dans leur exécution, avec un très joli touché de glace, et surtout de la vitesse, de la puissance, et une grande maîtrise dans l'exécution. Il faut juste s'asseoir et regarder. Déjà, dans la danse courte, leur paso doble impressionne par la précision des pas et le déplacement sur la piste : à la sortie de la séquence crossroll/crossroll/balancé, ils sont déjà au trois-quart de la longueur de la patinoire, quand d'autres danseurs arrivent péniblement à la ligne médiane. Ajoutez à ça une bonne dose d'expression, quasiment féroce, ils sont pile dans le thème. Sur la danse libre, le thème des 'Quatre saisons' de Vivaldi peut étonner de prime abord, cette musique étant plutôt le choix de junior en manque d'inspiration, mais Anjelika Krylova a bien senti son potentiel auprès de ses protégés. En version réorchestrée, c'est tout le phrasé qui est accaparé par Kaitlyn et Andew, qui en présentent une version personnalisée assez intéressante. A déguster.

 

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Avec Madison Chock et Evan Bates, la comparaison directe est inévitable, puisqu'ils sont juste derrière les Canadiens… et elle n'est pas vraiment en leur faveur. Si leur paso est de bonne facture, le libre laisse l'impression assez mitigée. Cette danse, par sa composition, ressemble aux 'Misérables' de l'année dernière : toujours dans l'intensité, avec un patinage très rapide, sans vrai moment de repos, le programme virevolte et les difficultés s'enchaînent, notamment les portés dont le premier, très physique. Au milieu de cette débauche de vivacité, on arrive à regretter un peu plus de nuances, de variation d'intensité, de variété dans les expressions. Le thème choisi, 'Un américain à Paris', est pourtant bien senti, mais l'interprétation est assez linéaire, les costumes auraient peut-être gagnés à être plus colorés (souvenez-vous de la version de Josée Chouinard !). Madison et Evan restent d'excellents danseurs, ils ont un potentiel important, espérons que leurs prochains programmes soient à leur mesure.

 

 
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En bronze, cocorico national pour Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron, qui continuent d'étonner par leur fulgurante ascension dans les classements internationaux. Seulement 15eme l'année dernière des championnats d'Europe, ils sont ici tout simplement le premier couple européen. Certes, il y a eu quelques petits accrocs sur la danse courte, la plus dommageable étant celle de Gabriella sur les twizzles, mais ils ont déjà été dans cette position sur leur premier Grand Prix, et leur libre est tellement beau… Tout est ciselé, l'expression, la chorégraphie, les mouvements amples et déjà plus tout à fait classiques, la musique, les difficultés techniques… tout est savamment dosé pour produire un sentiment d'unité intense, ce ne sont plus des éléments techniques qui s'enchaînent, mais une seule et unique danse, qui comme à chaque compétition en laisse plus d'un les yeux humides. Un petit moment de bonheur.

 

 

 

 

 

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Là encore, la comparaison directe qu'on ne peut s'empêcher de faire avec Maia et Alex Shibutani, quatrièmes, est assez cruelle pour les anciens médaillés mondiaux. Le paso est tout à fait correct puisqu'ils étaient 3eme, mais le choix de la valse pour la danse libre laisse quelque peu perplexe. La musique monte en puissance sur la suite de pas, ce qui semble judicieux pour exécuter les difficultés techniques le mieux possible, mais le soufflé ne tient pas, l'explosion attendue ressemble à un pétard mouillé. Maia et Alex sont pourtant d'excellents danseurs, avec une jolie glisse toute en légèreté, ils sont précis et assez rapides. Marina Zueva sait monter un libre très 'ballroom', soit, mais un thème beaucoup plus enjoué pourrait semble-t-il mieux leur coller à la peau, plus en tout cas que cette succession de mouvements de bras qui peu à peu retombe à plat, et les place à la tout fin du classement sur le libre.

 

 

 

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Au pays du paso doble, il semble que celui de Piper Gilles et Paul Poirier ait plus convaincu les juges que le public, à en croire les réactions assez mitigées dans l'auditoire. Inspiré de la danse de Torvill/Dean, chorégraphié par Christopher Dean lui-même, avec une robe pour Piper assez similaire à celle de Jayne Torvill à l'époque, cette danse courte laisse au moins de jolis effets visuels. Sur la danse libre, c'est un peu plus difficile pour les canadiens qui perdent une place au classement.

 

 

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Au petit jeu des séparations et des reformations des couple russes, c'est Elena Ilinykh qui s'en sort le mieux, puisqu'elle est présente à Barcelone, alors que son ancien partenaire ne s'est pas qualifié. Cette année est donc une année de transition pour Elena Ilinykh et Ruslan Zhiganshin, ce qui se ressent assez sur la danse libre. Assez générique, très dramatique, celle-ci laisse entrevoir tout le potentiel de ce nouveau couple. Sur le paso, par contre, Elena semble agiter sa robe de ci de là, surtout en direction des juges, sans vraiment comprendre le pourquoi du comment. A suivre tout de même, la Russie reviendra forcément en force !

 

 

 

 

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Gabriella/Guillaume :

Hier pour nous la danse courte était un bon programme, on n’était pas particulièrement déçu. On a fait quelques fautes par ci par là, mais la seule qui nous coûte vraiment cher c’est celle sur les twizzles. Et puis, c’est la première fois depuis le début de la saison qu’on est déçu par les notes. C’est le genre de chose qui vous remet les pieds sur terre, si vous n’y étiez plus. Ce n’était pas vraiment notre cas, mais ça nous rappelle que tout n’est pas toujours facile.

Aujourd’hui, on était dans l’idée qu’on n’avait rien à perdre. On était très concentré. On est un peu déçu par certains éléments qui n’ont pas eu les niveaux qu’on attendait, mais on sait un peu pourquoi, c’est ce qu’on va travailler par la suite. Par exemple, les twizzles, on doit se croiser, mais ce n’était pas assez net. De même, le porté circulaire, pour nous il devrait être niveau 4 car on l’a construit comme ça, mais les règles sur ce porté ne sont pas excessivement claires. Mais on tient à le conserver car on l’aime beaucoup.

Lundi on rentre sur Lyon avant de partir pour Megève pour les championnats de France. Après on aura des vacances jusqu’au 4 janvier, pendant lesquelles on va faire des galas comme celui de Courchevel, avant de reprendre l’entraînement pour les Europes. Notre objectif est de faire un podium aux championnats d’Europe. Si on peut monter sur la plus haute marche, ce serait encore mieux ! Mais il y a beaucoup d’inconnus, les italiens ont sûrement dû beaucoup retravailler leur programme, Bobrova/Soloviev ont annoncé qu’ils voulaient y participer, on n’a pas vu le programme des anglais… on verra bien !

 

Kaitlyn/Andrew : On ne peut pas vraiment exprimer à quel point on est heureux et fier d’avoir pu patiner de cette manière ce soir, devant ce public qui nous tellement soutenu. C’était notre meilleur score, on a vraiment tout donné, tout est venu facilement, on était décontracté. C’est clairement notre meilleure compétition pour l’instant !

Merci d’avoir noté qu’on arrive à patiner avec beaucoup de vitesse et de puissance. Ce n’est pas quelque chose qu’on travaille directement, mais on y tient particulièrement. On arrive à ce résultat plus en travaillant des choses annexes, on arrive à ne faire qu’un quand on se déplace. Et ce n’est jamais assez rapide pour Anjelika !

 

Chock / Bates : on est très content de notre danse libre, c’était très fun de patiner aujourd’hui.