Après cinq médailles nationales en argent et en bronze, Maé-Bérénice remporte l'or de la catégorie féminine devant Laurine Lecavelier et Anaïs Ventard.
Enfin ! Maé-Bérénice Méité est enfin championne de France ! Après cinq années sur le podium, Maé-Bérénice monte enfin sur la première marche du podium. Pourtant, même si avec son avance du programme court Maé pouvait se 'permettre' certaines erreurs, son programme libre rock'n roll est loin d'être parfait avec trois grosses erreurs : triple Lutz retourné avec les mains sur la glace, et deux chutes sur les triples boucles. Du côté positif on garde la stabilité de Maé sur la combinaison initiale triple Salchow-triple boucle piqué, et sa combativité sur la fin de programme, avec la combinaison sur le boucle piqué notamment. Beaucoup d'expérience engrangée pour la suite.
Laurine Lecavelier confirme tout le bien qu'on pense d'elle en venant prendre la deuxième place du libre et la médaille d'argent. Logiquement pénalisée sur son erreur hier, elle se reprend aujourd'hui et confirme sa grande fiabilité technique sur le triple Lutz notamment, qu'elle travaille en combinaison triple-triple ! Les sauts s'enchaînent sans trop de problème (boucle, flip, boucle piqué, deux Lutz et deux double Axel au final), ne reste qu'à travailler la réalisation pour accrocher les notes positives des juges, et à inclure la troisième combinaison.
A court physiquement, Anaïs Ventard ne peut défendre son titre de championne de France, elle ne tente toujours que les sauts les plus simples (deux triple boucle piqué, deux triple Salchow dont un tourné en double), sa technique contient encore trop d'imprécision. Par contre elle joue à fond sur ses points forts, et ça paye : ses pirouettes et ses qualités de patinage lui permettent d'accrocher la deuxième note d'exécution, et de sauver sa place sur le podium avec le bronze.
Lénaelle Gilleron-Gorry tente, mais ne réussit pas : chute sur triple Lutz, triple flip accroché, double boucle, elle ne réussit que les sauts les plus simples, double Axel et triple boucle piqué. Un peu lente dans l'exécution, celle qui avait surpris les années passées en se rapprochant du titre semble ne pas être au mieux de sa forme.
Léna Marocco, auteure de très bons entraînements le matin, n'a pas réussi à tout retranscrire sur la glace. Les sauts les plus simples pour elle, le Lutz et le flip, sont réussis, mais elle peine toujours sur le double Axel, déclassé. Elle tente tout de même Lutz et flip en deuxième partie de programme, mais chute lourdement sur double flip sur les dernières notes du medley des musiques d'Adele et de James Bond.
Léna : je suis contente quand même, la compétition n'est pas si mauvaise, mais je suis déçue de ne pas faire en compétition ce que j'arrive à faire aux entraînements, j'aurai aimé passé la combinaison triple-triple. Je suis peut-être trop exigeante avec moi-même ? Sinon pour la suite de la saison, éventuellement les championnats du monde junior, il faudra voir les sélections.
Laurine : j'étais un peu déçue avec l'erreur sur le double Axel hier, mais je voulais me reconcentrer et bien patiner aujourd'hui, je m'en suis plutôt bien sortie ! Je n'avais pas d'objectif particulier sur ces championnats, en général sur une compétition je n'ai pas de places en vue; j'essaye de patiner du mieux possible, je me concentre là dessus. Pour la suite, j'ai encore une compétition en Slovénie, et peut-être les championnats du monde junior ? On verra. Sinon je n'ai toujours pas d'horaires aménagés, je passe mon bac cette année et la semaine prochaine j'ai plein de bacs blancs qu'il faut que je révise ! L'année prochaine je pense que je pourrais plus me consacrer au patinage.
Lénaelle : il y a eu du bon, du moins bon, dans l'ensemble ça pourrait être mieux. Ce qui est décevant, c'est que tout le travail que je fournis ne paye pas encore. Depuis que j'ai changé de club j''ai repris toute ma technique, y compris sur les sauts. Je ne pense pas que l'altitude ait pû jouer, dans l'ensemble j'ai mieux passé mes programmes ici qu'à Paris ! Mais le point positif c'est que j'ai repris plaisir à patiner, je l'avais perdu depuis presque 2 ans.
Anaïs : c'est assez mitigé sur l'ensemble de la compétition. Je n'ai pas vu le programme des autres filles, à part Maé, mais je suis quand même contente de ma médaille. Je me suis donné à fond, à la fin du programme c'était très dur, j'ai pioché vraiment très profond au fond de moi pour finir.
Parmi les filles on a toutes nos qualités, je sais que j'ai pour moi la glisse et les pirouettes, et ça aussi ça se travaille ! Ce n'est pas parce qu'une pirouette a un niveau 4 que je ne continue pas à la travailler.
Au niveau physique j'ai quelques problèmes de santé, il faut trouver le juste équilibre à l'entraînement entre en faire assez pour être au mieux pour les compétitions, mais ne pas en faire trop, que mon corps ne pourrait pas supporter… ce n'est pas simple ! Par exemple pour ces championnats, on a un peu laissé de côté la technique pour assurer l'enchaînement des deux programmes. Mais je continue à travailler les autres triples, boucle, flip et Lutz, ils passent à l'entraînement. Avant de les mettre dans les programmes de compétition, il faut d'avoir que j'arrive à un bon niveau de réussite aux entraînements, disons 6-7 sur dix, vu que ce que je fais en compétiton reflète assez bien ce que je fais aux entraînements.
Pour Noël, je ne fais pas de grand break, il y a des galas ! La compétition j'aime assez, mais lors les galas on est beaucoup plus libre, c'est moins stressant, on peut essayer plus de choses, comme patiner en musique par exemple.
Maé : Ca y est ! C'est enfin arrivé ! Je suis très contente d'être championne de France, même si je suis déçu sur mon libre, mon programme n'était pas très bon, j'aurai préféré gagner avec la manière. Ce n'était pas vraiment évident d'arriver saison après saison sur des championnats de France avec l'étiquette de favorite, et de rester sur la deuxième ou la troisième place du podium, à force ça joue sur le moral (Maé a terminé quatre fois 2eme et une fois 3eme ces cinq dernières années, ndlr). Ce ne sont "que" des championants de France, mais ça compte quand même, c'est plus simple de rebondir quand on gagne, ça remplit les réserves d'énergie.
Pendant le programme, je me suis efforcée de ne pas penser à autre chose qu'à mon programme, ça m'a déjà joué des tours par le passé. La première combinaison triple Salchow-triple boucle piqué est bien passée, je me suis dit 'ne te crispe pas'… mais c'est ce qui est arrivé. Sur le Lutz, à la réception, j'ai vu que c'était dur, comme sur le premier boucle; sur le deuxième boucle c'est dès l'envol que j'ai su que ce ne serait loin d'être simple… Mais je suis resté lucide, il me restait la combinaison sur le triple boucle piqué à faire, il ne fallait rien lâcher. Quand la musique s'est terminée, j'ai fait une grande prière, en espérant que ça suffise pour le titre. Et c'était bon !
Pour la suite après les fêtes de fin d'année je vais repartir à fond pour préparer au mieux les Europes. Sochi je n'en parle pas trop, c'est en moi tous les jours, mais je laisse ça de côté, c'est le meilleur moyen pour moi de me déconcentrer quand il ne faut pas.