Maylin Hausch / Daniel Wende (2e partie)

(suite de la première partie)

Avez-vous un encadrement particulier en Allemagne ? 

Maylin : En Allemagne, on a la chance de faire partie du programme des sportifs de haut niveau de l’armée, comme Winkler/Lohse avant nous. C’est une très bonne opportunité pour nous, l’armée est certainement un des plus gros sponsors du sport en Allemagne. Ce n’est pas reservé qu’au patinage, c’est pour tout les sports. Mais les places sont chères, et il n’y en a pas énormément. 

Pour les filles par exemple, le contrat initial est de 2 ans, et il est renouvelé tous les ans. Donc, tant qu’on continue à bien patiner on reste dans le programme, à nous donc de bien patiner le plus longtemps possible !Daniel : Nous sommes donc soldats, nous avons la paye des soldats. La contrepartie est que pendant l’intersaison, généralement en avril et en mai, on doit suivre des formations avec l’armée. Par exemple, après Turin l’année dernière Maylin a suivi des stages, il faut qu’on ait un minimum de connaissance sur l’armée. Bien sûr, en tant que sportif de haut niveau nous avons des compétences qui intéressent l’armée, pour l’après patinage par exemple. D’ailleurs, un accompagnement est prévu quand le contrat s’arrête pour nous trouver un travail ; il ne font pas comme s’ils ne nous connaissaient plus ! On peut aussi suivre des cours.

Comment se passe cette saison ? 
Daniel : Cette saison n’a en fait pas très bien commencée pour nous, car Maylin s’est fait une déchirure des ligaments de la cheville, deux ligaments sur trois ont été touchés. Ce n’était même pas sur la glace, simplement pendant une séance de jogging. On a donc dû arrêter 4 semaines, mais je n’ai pas chômé pendant ce temps là, j’ai travaillé mes sauts individuels. On a donc commencé un peu en retard, mais on a beaucoup travaillé, toujours dans l’idée qu’on peut s’améliorer chaque jour. La grosse différence c’est qu’on est beaucoup plus sûrs au niveau des sauts, y compris des sauts lancés, on a vraiment gagné en régularité. 

Tout n’est pas encore parfait, loin de là, on va continuer à travailler dur pour améliorer nos prestations en compétition. La saison s’enchaîne mieux qu’elle n’a commencé, notamment avec la médaille de bronze que nous venons de remporter à Paris.

Avez-vous eu un patineur préféré, une idole dans le milieu de patinage ? 

Maylin : Quand j’étais plus jeune, je n’avais pas vraiment de patineur préféré, en fait je n’étais pas si intéressée que ça par les compétitions. 

Daniel : Moi s’il y a un patineur que je suivais particulièrement, c’était Elvis Stojko ; je ne saurai pas vraiment dire pourquoi, mais son patinage me plaisait. J’aimais beaucoup aussi Philippe Candeloro, il avait beaucoup de mouvements cool. 

Maylin : C’est aussi un des patineurs que j’aimais regarder. Aujourd’hui, Aliona et Robin sont pour nous une vrai référence. Quand ils patinent, on dirait un autre monde, ils sont vraiment à part. 

Daniel : On peut apprendre d’eux simplement en les regardant patiner ; mais c’est vrai avec n’importe quel patineur, même chez les individuels. Cela nous arrive souvent de noter un élement par ci, un pas par là, qui nous plaisent dans un programme, et qu’on va essayer, qui sait, d’incorporer à notre sauce. Le plus évident pour le couple ce sont les portés, on voit des concurrents faire un porté qui nous intéresse, on va essayer de le répéter ; tous les patineurs font la même chose.

Les couples allemands sont toujours dans les meilleures places, et ce depuis plusieurs générations de patineurs ; comment expliquez-vous cela ? 
Très bonne question… Non, il n’y pas pas forcément de structure particulière en Allemagne qui pourrait expliquer le succès des couples allemands. Il n’y a pas de regroupements particuliers, ou de détection de patineurs avec un potentiel ’couple’ intéressant. Pour nous en tout cas c’est vraiment la chance de rencontrer le bon partenaire, avec qui on peut progresser. On a du soutien de notre fédération, mais dans la tendance générale elle rencontre aussi des problèmes.

Comment voyez-vous le reste de la saison, après être venus patiner à Paris ? 

C’est très agréable de patiner ici, l’ambiance est très sympa. Il y a beaucoup de public, c’est très chaleureux, on espère revenir l’année prochaine ! 

D’ici la on va retourner à l’entraînement, 3 heures sur la glace par jours, auxquelles il faut ajouter le ballet, la condition physique, … avec peut-être un ou deux jours de break avant de reprendre à fond. Ensuite on enchaîne avec les championnats nationaux, qui sont pour nous début janvier. On ne peut donc pas s’éloigner de la glace pour Noel, mais on la fête quand même ! 

Après, Championnats d’Europe, du Monde… on n’a pas d’objectifs précis ou de placement indiqué par le coach. Par contre, si on patine bien, on pense qu’on a réalistiquement des chances pour intégrer le top 5 à Berne (ils termineront finalement à la 6e place, ndlr). De toute facon on reste concentrés sur notre patinage, après adviendra que pourra ! Sur le plus long terme, on vise les JO de Sotchi, après on verra.

 

Avez-vous déjà pensé à l’après patinage ? 

Maylin : On n’a pas d’idées arrêtées aujourd’hui sur ce qu’on fera après notre carrière, pour nous le patinage c’est toute notre vie. Rappelez-vous, j’ai commencé à 3 ans et demi ! Je ne me vois pas vraiment dans un milieu qui soit complètement différent. Mais tout peut arriver ! 

Daniel : Je ne pense pas que je m’éloignerai non plus du monde du patinage ; peut-être pas avec un poste à plein temps, mais on verra, il ne me parait pas envisageable de cesser du jour au lendemain cette relation si particulière qu’on a avec la glace.

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