Brian Joubert remporte son septième titre national, avec un programme libre qui peut lui servir de référence, même s’il devra montrer davantage techniquement dans la deuxième partie de saison. Florent Amodio, bien plus convaincant que sur le court, prend la seconde place, se permettant de devançer légèrement Brian au classement du libre. Alban Préaubert complète le podium, sans beaucoup de regrets. Joubert, Amodio, et Préaubert devraient logiquement être sélectionnés pour les Euros de Berne. Il faut par ailleurs souligner l’excellent niveau d’ensemble du dernier groupe, grâce notamment aux performances très encourageantes de Chafik Besseghier et Romain Ponsart.
Un programme sans quadruple pour Brian Joubert, mais avec l’ensemble des triples, et une belle aisance d’exécution. Brian a en effet semblé retrouver une impression d’aisance "aérienne" sur les sauts, sans aucune fébrilité sur les réceptions. Léger dans sa glisse, sobre dans l’interprétation, il a montré qu’il pouvait désormais laisser des interrogations derrière lui. S’il est coutumier des saisons en dents de scie, Brian sait toujours répondre présent dans les moments importants, et il l’a encore prouvé sur ce championnat de France.
Sur le libre, Brian est devancé de justesse par Florent Amodio. Le jugement est sans doute discutable, mais il n’a aucune conséquence étant donné l’écart du programme court. Florent a retrouvé des certitudes par rapport à hier, en patinant avec fougue, et parfois même de la hargne. Cela lui a permis de mieux gérer une nervosité évidente, pour donner à nouveau le meilleur de lui-même. Parfois fébrile techniquement (premier triple Axel retourné, combinaison triple-triple réceptionnée sur deux pieds), il est tout de même parvenu à assurer l’essentiel, et à ne pas céder à l’énervement. C’est encourageant pour l’avenir, et cette seconde place finale n’est absolument pas une déception. Au contraire.
Alban Préaubert a choisi d’entrée la prise de risque, et une chute sur sa tentative dégradée de quadruple saut lui coûte cher. Par la suite, les réceptions de sauts sont toujours accrochées, alors qu’il manque de vitesse et d’assurance dans l’exécution. En retrait par par rapport au court, il ne prend que la quatrième place du libre, et la troisième place finale. C’est donc pour lui un championnat en demie-teinte, même s’il peut être satisfait de ce nouveau podium. En cherchant à se renouveler dans le contenu des programmes, en montrant des ambitions intactes, il a prouvé qu’il restait un compétiteur, et il aura un rôle à jouer aux championnats d’Europe, tout comme Joubert et Amodio.
Chafik Besseghier est troisième du libre, et prend la quatrième place au classement final. Il est parvenu à enfin affirmer une constance, ce qui lui permet d’obtenir un très bon score. Le quadruple boucle piqué passe d’entrée, et si le premier triple Axel est retourné, le second est impeccable. De plus, il propose une combinaison triple boucle piqué-triple boucle piqué en seconde partie de programme. Peu à peu, il se rapproche des podiums et des sélections internationales : à lui de poursuivre dans cette voie, afin de confirmer cette reconnaissance.
Romain Ponsart prend la cinquième place, en réussissant d’entrée le triple Axel. C’est un palier de franchi, et il a confirmé par la suite avec deux triples Lutz. Bien plus en forme qu’en début de saison, il met davantage en valeur son élégance et la qualité de sa glisse.
Il devance au classement final Thomas Sosniak, qui a lui aussi réalisé un bon programme, bien plus satisfaisant que son court. Mais si le contenu technique est solide (triple flip, combinaison triple-triple-double avec Lutz), Sosniak est en retard sur le plan des composantes. Il parvient à exprimer un caractère, mais son patinage est trop heurté, et il manque de fraîcheur et de spontanéité par rapport à son début de saison.
Simon Hocquaux, septième, a confirmé la belle impression de son court. Très fluide dans sa gestuelle, il a de plus livré une bonne performance technique, avec trois triples différents. Il précède largement au classement Florian Lejeune, qui a eu beaucoup de mal à canaliser sa fougue et son envie de bien faire.