Interview de Candice Didier à Los Angeles

Championne de France pour la troisième fois au mois de Décembre à Colmar, Candice Didier a montré cette saison qu’elle avait nettement progressé sur la consistance et la régularité de ses performances. Malheureusement, la nervosité et une chute sur un triple boucle piqué ont rattrapé la jeune femme lors de son programme libre. Malgré la violence de cette chute qui l’a contrainte à arrêter de patiner pendant quelques minutes, l’élève de Katia Krier-Beyer a montré qu’elle avait du tempérament en reprenant son programme après une courte interruption. A Los Angeles, Candice Didier a accepté de répondre aux questions de Passion Patinage…

(Propos recueillis par Brice Dequaire) 

Candice Didier à Colmar lors des Championnats de France au mois de Décembre dernier (Photo Florence Lécrivain)

Candice Didier à Bercy le 4 Avril dernier (Photo Florence Lécrivain)

 1/ Tu as fait une bonne saison, tu étais bien partie après le programme court, malheureusement un accident est intervenu lors du programme libre, puisque tu es tombée sur un triple boucle piqué pour ensuite percuter assez violemment la balustrade. Quel est ton sentiment ici sur ce que tu as vécu ?

Je suis contente du programme court et de mes entraînements. Je suis très déçue par rapport au programme libre parce que la chute que j’ai faite m’a beaucoup pénalisée alors que j’étais très en forme. J’ai continué mon programme ensuite, mais j’étais un peu perturbée. Du coup j’ai fait des sauts en trop qui n’ont pas compté (ndlr : deux doubles Axel et un triple boucle piqué). A cause de ça, j’ai bêtement perdu des points et je manque de peu le quota olympique. A deux points, j’étais 21ème devant la turque et j’obtenais une place aux J.O pour une française. 
 

 

Candice Didier à Bercy le 4 Avril dernier (Photo Florence Lécrivain)

2/ Comment as-tu géré la reprise ? Est-ce que tu as souffert sur la 2e partie de ton programme ?

Je me suis fait mal, j’étais un peu perdue. Je me suis dit que je pouvais continuer parce que j’avais les jambes pour le faire. J’en avais tellement fait avant que ça pouvait marcher. Je suis déjà tombée à l’entraînement et je me suis relevée, même si là, c’était un peu plus dur. Je n’étais pas venue à Los Angeles pour déclarer forfait. Au moins, je suis classée, mais j’aurais pu faire nettement mieux. 
 

3/ Après la chute avant de reprendre, est-ce que tu as pensé à la possibilité d’obtenir une qualification olympique ?

Candice Didier à Bercy le 4 Avril dernier (Photo Florence Lécrivain)

Non, je n’ai pas du tout pensé à cela, je voulais faire mon job, j’étais venue pour bien patiner. J’ai pensé au quota olympique quand je suis sortie de piste. Ca ne s’est pas joué à grand chose, c’est dommage. 

 

 

 

 

Candice Didier à Colmar lors des Championnats de France au mois de décembre dernier (Photo Florence Lécrivain)

 4/ Pour obtenir une place aux J.O pour une française, tu vas donc maintenant très probablement devoir faire le Nebelhorn Trophy à Oberstdorf qui aura lieu après les Master’s à la fin du mois de Septembre. Tu restes sur un mauvais souvenir en 2005 à Vienne lors du Karl Schäfer Memorial. Tu avais terminé 19e de cette compétition qualificative pour obtenir une place pour une française aux Jeux Olympiques de Turin. Comment vas-tu gérer cette compétition, car c’est enjeu important d’obtenir une place aux J.O pour la France ?

J’espère que c’est moi qui irait à Oberstdorf. Je vais faire d’autres compétitions internationales pour me préparer, c’est encore possible. Je ne suis plus du tout dans le même état d’esprit qu’en 2005. Je ne vais pas penser au quota olympique, je vais aborder le Nebelhorn Trophy comme une compétition internationale. Cette saison, j’ai terminé dans le top six sur toutes les compétitions internationales que j’ai faites et là, il faudra être dans les six premières pour obtenir une place aux J.O. Sachant qu’il y a déjà des pays qualifiés qui ne feront pas cette compétition ou qui ne seront pas pris en compte pour la qualification. Je suis la première remplaçante, j’ai donc toutes mes chances pour être qualifiée à Oberstdorf. 

5/ Souhaites-tu changer tes deux programmes pour la saison à venir ?

Oui, je ne sais pas encore sur quoi je vais patiner, mais je vais changer mes deux programmes, les musiques et les chorégraphies. 

Candice Didier à Colmar lors des Championnats de France au mois de Décembre dernier en compagnie de Katia Krier-Beyer (Photo Florence Lécrivain)

6/ Désires-tu continuer ta collaboration avec Katia Krier-Beyer à Bercy ?

Oui, on a fait du bon travail ensemble, on va continuer. On fera peut-être des stages à l’étranger. 

7/ Justement, vas-tu travailler avec des intervenants extérieurs pour les montages de tes nouveaux programmes comme le font beaucoup de patineurs ?

Il faut que j’en parle avec Katia, mais je pense oui. Si quelqu’un peut m’apporter quelque chose pour évoluer, je suis ouverte. 

8/ Il va y avoir les mondiaux par équipe très prochainement au Japon. Tu vas faire la compétition avec Gwendoline Didier pour l’équipe de France. Comment vas-tu aborder cette nouvelle compétition ? Après ta violente chute aujourd’hui, pourras-tu être remise pour patiner à Tokyo ?

Pour l’instant, je ne suis pas trop en état de patiner, mais d’ici là je pense que oui. J’espère me remettre rapidement. C’est pour l’équipe de France, ça peut être sympa à faire. En tant que patineuse individuelle, j’ai l’habitude de patiner pour moi et là c’est vraiment une compétition et un classement par équipe. 

Candice Didier à Bercy le 4 Avril dernier (Photo Florence Lécrivain)

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